Genre: simulation aérienne
Développeur: Nintendo
Console: Super Nintendo
Année de sortie : 1990
Un peu de mode 7
Le mode 7 est une spécialité de la Super Nintendo. C'est un mode graphique d'application de texture qui permet à un arrière-plan d'être pivoté et redimensionné par des procédés de rotation et de zoom. En modifiant à chaque ligne horizontale (Scanline) l'échelle et l'angle de ce plan, un effet de perspective peut être créé, transformant ainsi le plan en un sol incliné et texturé.
L'effet de Mode 7 est généralement utilisé sur des systèmes avec de fortes capacités 2D mais pas de gestion de la 3D car il permet en fait de simuler une impression de profondeur en utilisant uniquement des fonctions 2D.
Le mode 7 est piloté grâce à une série de registres :
- un registre de 8 bits pour indiquer le type d'effet (miroir horizontal/vertical, superposition)
- 4 registres de 16 bits pour les paramètres d'une matrice de transformation 2x2
- 2 registres de 16 bits pour donner le centre (cx,cy) de l'effet
En faisant varier les paramètres de la matrice, on obtient une rotation, un zoom (sur les deux axes ou un axe à la fois) ou encore une inclinaison (effet de cisaillement). Pour assurer la translation, deux coordonnées supplémentaires sont nécessaires.
Notons quand même que la cartouche dispose d'une puce DSP-1 qui étend les effets du mode7 (géré en hardware par la SNES seule normalement).
On connaît de nombreux excellents jeux qui utilisent le mode 7 mais les plus connus et révélateurs sont F-Zero, Super Mario Kart et... PilotWings !
Alors prenez les sacs au cas-où et partons dans les airs pour ce test de PilotWings !
La tête dans les nuages
Sorti en 1990 (au Japon, en 92 en France), très tôt dans la vie de la console, PilotWings est à la fois une simulation de vol originale mais aussi et sans doute surtout une démonstration technique pour le mode 7.
L'écran titre qui débarque avec de jolis effets met dans l'ambiance dès le départ. On n'est pas dans un jeu classique et ça se ressent déjà fortement !
Evidemment, il n'y a pas vraiment de scénario sinon que vous comptez passer des brevets de pilote dans différentes disciplines aériennes...
Si PilotWings n'a pas beaucoup à montrer sur le plan graphique avec un espace de jeu vaste mais très très plat, c'est son animation qui fait le jeu.
La 16bits de Nintendo aidée du processeur DSP-1 de la cartouche effectuent des calculs complexes (pour 1990 sur console) et permettent des mouvements à l'écran à la fois rapides et fluides.
Il faut quand même avouer que c'est impressionnant.
On découvre 4 instructeurs qui vont vous apprendre à évoluer dans 4 activités aériennes différentes: le saut en parachute, l'avion, le jet pack et le deltaplane dans cet ordre.
On se retrouve donc avec des épreuves intéressantes mais franchement peu évidentes.
Les épreuves sont évaluées selon différents critères comme le temps, la précision, l'angle de chute, les anneaux traversés (trajectoire)... au début, c'est difficile mais on y arrive avec un peu de pratique et on réussit peu à peu à progresser.
Une fois suffisamment de points marqués, on obtient un diplôme dans la discipline travaillée et un mot de passe qui permet de passer à la suite.
Comme j'ai commencé à en parler, si l'animation impressionne dès les premières minutes, la maniabilité est juste délirante avec une rigidité terrifiante et une difficulté réelle pour effectuer le moindre mouvement.
C'est un problème mais:
- ça augmente la durée de vie
- ça crédibilise pas mal les choses car on sent que la gravité, l'inertie ou l'influence du vent sont bien prises en compte.
Du coup, forcément, on met pas mal de temps pour apprécier PilotWings mais peu à peu, doucement, si on supporte et que la manette n'est pas pliée en deux, on commence à apprécier la liberté offerte par le jeu et sa gestion de la physique.
Et tant mieux d'ailleurs car si le début du jeu est assez simple avec un peu de temps, ça ne rigole pas autant par la suite.
Le chevalier du Ciel !
Car une fois les quatre instructeurs passés, le jeu change et passe en mode expert et de nouvelles épreuves plus sérieuses vous attendront (notamment une mission de sauvetage, des missions de nuit, sur la glace...) accompagnées d'une difficulté assez impressionnante et parfois décourageante car la précision exigée devient millimétrique. Mais le plaisir de jeu est réel et peut piloter un hélico !
Côté musique, on a affaire au grand Koji Kondo (bien connu des gamers Nintendo) qui nous présente une bande son tout en douceur, tout en légèreté qui sait se faire discrète. Cependant, en errant un peu dans l'espace du jeu, en avion ou en jet pack et en tendant l'oreille, on prend du plaisir à écouter tout ça.
Les bruitages sont peu nombreux mais agréables avec des courants d'air, des bruits de moteur ou de réacteur. C'est intéressant et le tout est très en accord avec le gameplay.
On est dans un jeu Nintendo et la gestion de la manette SNES est très bien pensée malgré la prise en main qui prend du temps.
Quant à la durée de vie, on ne peut qu'être étonné que les développeurs aient réussi à en donner tant avec de la variété, des surprises et une difficulté bien réelle.
En bonus, voici les mots de passe du jeu:
- Spoiler:
- Mots de passe:
985206
394391
520771
108048
400718
773224
165411
760357
882943
Si globalement on est dans un jeu atypique, on prend du plaisir à jouer à PilotWings malgré ses défauts (maniabilité longue à acquérir, graphismes pixellisés et univers plat, difficulté élevée sur la fin) mais seulement si on supporte le mode 7. Nombreux sont en effet les joueurs qui détestent le mode 7 même quand il est aussi bien exploité que dans PilotWings ou F-Zéro.
Mon avis: Jeu de simulation aérienne et démonstration du mode 7, PilotWings est un jeu intéressant à connaître et à essayer mais qui possède de réels défauts.
SCENARIO : On apprend à voler comme un petit zozio...
GRAPHISMES : pixellisés et plats mais animation hallucinante pour l'époque.
SONS : Musiques discrètes mais réussies. Bruitages agréables au service du jeu.
DUREE DE VIE: 5 appareils ou techniques de vol, des missions pas évidentes, le mode expert. Rejouabilité réservée aux fans et à ceux qui ont le coeur (et l'estomac) bien accroché.
JOUABILITE : Manette bien exploitée mais prise en main très longue à acquérir.
NOTE FINALE : 7/10